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L'époque romaineAu tout début de notre ère, après la conquête faite par
Jules César en -57, les Romains installent plusieurs camps fortifiés tout
le long du Rhin et en particulier un à Argentorate. Il s'est implanté à
l'extrémité de la terrasse loessique dominant les terrains inondables à la
confluence de l'Ill et de la Bruche avec le Rhin. Son emplacement est bien
localisé dans « l'ellipse insulaire » formé par l'aménagement des fossés
médiévaux entre la Place de Broglie, la rue des Arcades, les Quais Saint-Etienne
et les Quais Lezay-Marnesia. Il s'est développé au cours des quatre siècles
d'occupation romaine avant l'invasion par les Huns et Attilla en 451.
Autour du camp romain : Nous voyons
sur ce plan la place du camp romain (le rectangle noir) situé à proximité
immédiate des zones inondables : les parties en bleues représentent les cours
d'eaux présumés de l'époque, le Rhin à droite et la Bruche à gauche. La terrasse
loessique s'étend dans le quart de l'image en haut à gauche. En rouge
figurent les routes ou voies de déplacement utilisées en particulier par l'armée
romaine qui leur permettaient de relier les différents camps romains. L'axe
rectiligne partant vers le nord s'appelait déjà à cette période la rue du
Faubourg de Pierre ; elle arrivait à l'entrée du camp, actuellement entre la rue
du Dôme et la Place de Broglie. On retrouve son nom encore aujourd'hui. L'autre
axe rectiligne qui part vers l'Ouest s'appelait rue de Pierre : c'est elle qui,
à partir de 1894, s'appelera la Route des Romains suite aux nombreuses
découvertes archéologiques faites dans le faubourg. Les civils, principalement
les familles des légionnaires, s'installent à proximité des camps romains. Ils
se fixent justement sur ces deux axes, parce que les terrains étaient sur-élevés
(et donc non inondables), parce qu'ils étaient mieux protégés que les autres
face aux ennemis des Romains puisque dans la zone occupée...
Les
habitations: les principaux caractères de cette occupation suivie du
Ier au IIIème siècle sont identiques à ceux des autres agglomérations
gallo-romaines d'Alsace : réseau orthogonal des rues, fondations sur sablières,
maisons à pans de bois, nombreux aménagements de caves... A l'arrière des
habitations se trouvaient des ateliers d'artisans, des cours et des jardins. En
effet, le sous-sol, constitué de sable, de gravier et de loess en fait une zone
particulièrement propice à la culture. De ce fait, les jardins ont toujours
occupé une place importante dans le faubourg. Ils fournissaient légumes et
fruits ; plus loin, les prés nourrissaient les chèvres et les porcs. Oasis
fertile, les bords de la rivière étaient certainement le cadre de beaucoup
d'activités domestiques et d'une animation joyeuse.
Gravure représentant le
chauffage par hypocauste : la chaleur dégagée par le feu sous le sol de
la maison est transportée à travers les murs jusqu'au toit. Dans ces
maisons, les habitants pouvaient obtenir des températures ambiantes de
l'ordre de 20°.
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Dans les années 70 ou 80 de notre ère s'installe
la VIIIème légion pour plus de trois siècles. A partir de ce moment, la
région connaît un fort essor urbain avec de nombreuses activités de
construction (thermes, maisons en dur dont certaines possédaient un type
de chauffage par hypocauste). Grâce à la protection de l'armée se
développent alors des activités artisanales installées surtout à
Koenigshoffen. |
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